Publié dans Editorial

Décentralisation !

Publié le lundi, 12 juin 2023


Outil de tromperie ! Attrape-nigaud ! Tremplin de développement ! A chacun son « vous voulez », de chacun son choix. Le scrutin présidentiel approche à grand pas. Dans quatre mois et des miettes, les Malagasy choisiront l’homme fort qui va prendre en main la destinée du pays pour les cinq ans à venir.
La « décentralisation », ce mot magique, objet de convoitise et instrument de leurre pour certains politiciens sans scrupule et outil de développement pour d’autres, trône sur le piédestal du débat.
Etant vu  l’immensité de la Grande île, l’administration et le contrôle du territoire relèvent d’un défi. Depuis la nuit des temps, Madagasikara fut fractionné en d’innombrables petits royaumes entre les mains des roitelets qui passaient l’essentiel de leur temps à se guerroyer. Sur les Hautes Terres centrales, en Imerina exactement, l’unification du royaume fit l’objet de bataille permanente. Andriamasinavalona (1675-1710) a réussi à l’unifier. Mais, il a commis une grave erreur d’avoir morcelé son royaume à ses quatre fils. Une imprudence qui lui a coûté cher. Il fallait attendre son arrière-petit-fils, un certain Andrianampoinimerina (1787-1810) pour réunifier définitivement l’Imerina. L’entreprise royale d’unification allait s’étendre sur la Grande île. Une grandiose œuvre que son digne fils Laidama va continuer jusqu’à la mer. A partir de Radama 1er, des gouverneurs ont assuré l’administration territoriale au nom du roi ou de la reine non sans problèmes. Ce  fut l’ancêtre de la décentralisation à Madagasikara.
Le régime colonial aurait connu le même problème à administrer et à contrôler le grand territoire de la colonie. Le schéma de l’administration territoriale de la Métropole fut calqué à Madagasikara. Mais, Antananarivo, le noyau central du pouvoir colonial aurait toujours du mal à cerner l’immensité de la Grande île. La décentralisation ou la déconcentration en provinces ou en districts jusqu’aux cantons s’érigeait en chemin incontournable. Le schéma colonial fut repris texto par les nouveaux dirigeants à l’avènement de la République. De la Première République jusqu’à nos jours, la Quatrième, la décentralisation demeure un sujet de débat, un objet de tromperie et une promesse non tenue. C’est un chantier toujours ouvert que les dirigeants successifs ne parviennent pas à contourner. Bref, un défi et un enjeu de taille !
A l’approche de l’élection du premier magistrat du pays, le vieux débat sur une vraie décentralisation refait surface. Les candidats potentiels non déclarés souvent en manque de programme sinon de projet social sérieux et bien défini et surtout réalisable prend à la volée la « décentralisation » pour appâter les naïfs.
Sans conteste, la décentralisation est un moyen efficace et plus rapide pour développer le pays notamment pour la Grande île qui dispose d’un vaste territoire requérant d’un concept de répartition territoriale jouissant des compétences effectives de directions des affaires régionales. Jusque-là, l’échec vient de la tendance trop encline de la Capitale à tout gérer et à tout centraliser entre autres  les finances publiques. 
L’esprit des Treize Points du Velirano consiste à asseoir la décentralisation effective comme étant l’outil de base pour réaliser le décollage de Madagasikara. En effet, pour un vaste pays comme la Grande île, la décentralisation effective est la pièce maîtresse des actions à entreprendre.
Toujours est-il qu’il faudra souligner que le concept est une chose et la mise en pratique en est une autre.
Ndrianaivo

Fil infos

  • Football malagasy - La FMF joue avec le feu
  • Actu-brèves
  • Animaux sauvages saisis en Thaïlande - Œuvre des réseaux de trafiquants à Madagascar
  • ACTU-BREVES
  • JIRAMA - Ron Weiss, nouveau directeur général
  • Production d’énergies renouvelables - L’Etat encourage les investissements privés
  • Actu-brèves
  • Coopération Madagascar-Maroc - Une seconde visite du Roi Mohamed VI se précise
  • ACTU-BREVES
  • Lutte contre la famine et les fléaux climatiques - Le Président Rajoelina plaide pour une hausse des financements

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Soit !
    On y est. C’est officiel, la société nationale d’eau et d’électricité, la JIRAMA, Jiro sy Rano Malagasy, a son directeur général, Ron Weiss. Laissé vacant durant au moins trois ans, le poste de DG trouve enfin son titulaire. Israélien de nationalité, ingénieur de formation sortant d’un Institut supérieur de Tel-Aviv, Ron Weiss n’est pas un novice dans la gestion des ressources énergétiques. Ayant dirigé pendant 27 ans la société d’énergie de son pays (Israël Electric Company) et 6 ans à la tête du Rwanda Energy Group, Ron Weiss est un aguerri des situations difficiles et compliquées.La JIRAMA n’est pas à sa première tentative de recourir au service des expatriés sinon des experts étrangers, afin de voler à son secours. Jusqu’à présent, les tentatives n’ont pas donné les résultats escomptés. En effet, entre 2005 et 2009, à l’époque du régime TIM de Marc Ravalomanana, dans le cadre du contrat avec Lahmeyer…

A bout portant

AutoDiff